mercredi 21 septembre 2011

Leur meilleur souvenir

Chose promise, chose due. Voici les deux textes des vainqueurs du concours d'anecdote. En plus de s'être vus attachés les services de quelques assistants, ces deux managers ont l'immense privilège de voir leurs écrits publiés dans Marav'Mag. Sans plus attendre, les productions de Mamiendos (premier texte) et de MarcelDugnon (second texte) :

Mamiendos
Mon anecdote n'est pas une histoire d'un jour. Ce n'est pas une futilité éphémère. Non. C'est un travail harassant et quoditien. Un combat, que j'ai remporté, à la sueur de mon front, et de celle de mon équipe. Mon équipe et moi étions au sommet de notre forme. Le monde nous craignait, chaque manager pleurant avant même de prendre sa fessée. Un age d'or... D'or et navant fini. En effet, sans doute la bière et la gloire nous étant monté à la tête, je ne souhaite a personne de recevoir de telles baffes. A mes victoires assurées, ont pris la places de défaites incongrues. 

A mes maraveux sportifs et endurants, ont succédés des loques fades et amorphes. Chaque match gagné d'avance n'était plus, et le grand combat recommença. J'ai du user mes fonds de culotte pour m'en sortir, sachez le. Tant bien que mal, je me suis accroché à ma première place, mais il ne fallut que quelques jours pour que je la perdre. Quelques jours après, une autre grande manager est venu me titiller. Un point derrière, deux matches restant. La favorite, la grande Silme. A l'entrainement, les baffes étaient l'invité d'honneur. Mes maraveux en bavaient : je leur faisais subir entrainements intensifs sur entrainements intensifs. Leur vie était déjà courte, mais je la réduisais pour mes propres profits. Ma part obscure a sans doute pris le dessus. Moi, qui prenait soin de mes maraveux, je les traitait maintenant comme des moins que rien. Moi, toujours honnête, ai équipé mes maraveux des équipements les plus vicieux et les plus brutaux. Moi, toujours neutre, ai donné plusieurs milliers de billets à l'arbitre, qui s'en est mis plein les poches.  L'heure approchait. L'heure du match. C'est a ce moment que je me rendis compte que je n'avais plus de supporters. Ma part d'ombre avait pris le dessus, la vantardise était mon seul laïus... Plus personne ne m'aimait. 

Q'importe, la victoire était ma seule obsession. Quand le match eut commencé, j'avais les dents plantés dans mon siège luxueux. Quasi-seul dans les tribunes, je supportais mes joueurs à coups de menaces et d'insultes. Cela faisait un mauvais effet. Le match était serré, mes poings aussi. A chaque point marqué, je faisais des bons de plusieurs centimètres. A chaque point perdu, j'inventais de nouvelles insultes que je balançais allègrement à mes adversaire et à mon équipe. Quel fut le résultat de tout ces efforts ? Un match nul. Troublé et déçu, j'avais compris. Mon obsession pour la victoire avait fait de moi un être détestable. J'étais devenu mauvais, sadique et diabolique. Une profonde remise en question était nécessaire : qu'étais devenu l'ancien moi ? Fort de ma qualification en Lique de l'élite grâce à ce match, je me pose malgré tout des questions. Ma fin de saison pitoyable, qu'elle en était la raison ? Cela fait plusieurs jours que je suis presque seul. Plus un match ne s'écoule, je jeûne. 

Faut-il en tirer des conclusions ? Surement. La vantardise ne paye pas. Les coups bas non plus. Quoique, si. En fait, je crois que je dois recommencer, pour voir. Ma part d'ombre revient, je le sens. Je vais les écraser, ouais. Dans la Bourinette, il n'y a que ça qui compte. Gagner. Et croyez moi, je ferai tous les coups en traitre pour y parvenir.

MarcelDugnon
Il fait une chaleur insupportable. Le soleil cogne dur. L'air est si chaud que ma glace sorbet fraise peine à tenir sur son batonnet et ruisselle à grosse gouttes le long de ma main. De petites gouttelettes viennent moucheter mon soulier droit. Face à moi, je vois ces grands Messieurs qui courent dans tous les sens. Ils semblent se battre pour parvenir à écraser ce pauvre petit picoron qui fait tout pour leur échapper. Je les aimes bien, moi, les picorons. Ca a l'air mignon ces petites bêtes. Je ne comprends pas qu'on leur en veuille autant...

- Papa, pourquoi les Messieurs ils aiment pas les picorons et ils les tapent?
- Tu comprendras quand tu seras grand, me répète souvent Papa.

En plus, on dirait que les Messieurs ils ont peur de sortir du grand dessin sur le sol qui ressemble à un cornet de glace. Ils ne dépassent jamais la ligne. Comme moi quand je colorie. Je regarde derrière moi et aperçoit toutes ces écharpes rouges et ces gens en rouge qui s'agitent dans tous les sens. Les gens crient, hurlent, gesticulent. Un bonhomme tout en bleu s'approche pour leur lancer sa chaussure et voilà que bientôt, on ne distingue plus que ce qu'il reste de son bras sous la montagne humaine rouge qui vient de se former en un instant au dessus de lui. Il y a aussi ce drôle de bonhomme qui survole le terrain dans sa drôle de cabine volante. Il siffle régulièrement et cela n'a pas l'air de plaire aux Messieurs qui se trouvent en dessous. Personne ne semble l'aimer celui-là.

- Papa, ça veux dire quoi : Aux chiottes l'arbitre !?
- Tu comprendras quand tu seras grand, petit...

Je vois aussi cette drôle de Madame, là haut, dans la tour avec les Messieurs qui parlent très fort et tout le temps dans un drôle de truc. Ils ont un machin sur les oreilles et ne quittent jamais le picoron des yeux ni les bonhommes prisonniers dans le cornet de glace. La Madame a des seins énormes et les lèvres toutes rouges. On dirait que les Messieurs l'aime beaucoup.

- Papa, elle fait quoi la Dame avec les Messieurs là-haut ?
- Tu comprendras quand tu seras grand fiston...

Un Monsieur tape dans un picoron avec un drôle de bâton et le picoron se met alors à voler... voler... voler... Il monte si haut que ça pique les yeux avec le soleil d'essayer de le voir ! Tout à coup, je vois le picoron me foncer dessus alors qu'il redescend du ciel et avant même que j'ai eus le temps de faire quoi que ce soit, il vient s'écraser en plein sur ma glace !

* SHPLAF !*
 
- Papaaaaaaaaaaa ! Le picoron il m'a tout cassé ma glaaaaaaaaace ! Ouuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !

Papa m'aide alors à essuyer le sorbet fraise qui se trouve désormais étalé sur tout mes habits, et mon visage. Le regard plein de rage, et les yeux encore tout embués, je me tourne alors vers lui et lui dit :

- Papa, les picorons, je les aime pas. Ils sont méchants ! Un jour, moi aussi je serais comme le Monsieur en costume là-bas qui crie sans arrêt qu'il faut -"Ecraser ces fichus picorons"- aux gros Monsieurs qui se tapent dessus. Moi aussi je veux les taper les picorons, les écraser, leur faire du mal !

Puis, me calmant peu à peu:

- Papa... ça y est, je comprends pourquoi les Messieurs ils aiment pas les Picorons. Dis Papa... ça y est, je suis un grand alors ?"

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